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Travail en horaires décalés : alimentation désorganisée

le 16/02/2018

Les travailleurs postés souffrent fréquemment de troubles du sommeil. Le travail en horaires décalés perturbe l'horloge interne : on se repose lorsque la vigilance est maximale et on travaille lorsqu'elle est minimale. Le sommeil devient plus court et de moins bonne qualité. Le manque de repos est alors source de fatigue chronique, d'irritabilité, de stress et de dépression.

Reste à souligner les conséquences familiales et sociales : temps passé en famille moins important, activités culturelles, sociales et sportives plus difficiles. Enfin, les répercussions sur l'alimentation sont sévères.

Pourquoi la prise de poids est-elle plus élevée en cas de travail posté ?

La prise énergétique n'est pas plus importante. Chez les travailleurs postés, toute l'alimentation est désorganisée : choix alimentaires différents, horaires des repas, conditions des prises des repas…

Tout d’abord, on constate que l’apport calorique quotidien n’est pas plus élevé que chez les personnes travaillant en horaires réguliers, ceci malgré quelques grignotages récurrents liés à des horaires de vie décalés. Il n'y a plus que deux repas principaux : pas de petit-déjeuner en cas de travail de nuit, et pas de dîner en cas de travail l'après-midi. Ils sont complétés par du grignotage ou des collations.

La prise de poids ne peut pas non plus s'expliquer par la nature des aliments car les choix sont les mêmes et ne diffèrent pas assez pour incriminer certains aliments, qui pourraient être considérés comme favorisant la prise de poids.

De plus, on sait aujourd’hui que la prise de poids n’est pas liée à la qualité des aliments mais à l’apport calorique que l’on consomme sur la journée, donc à la quantité des aliments consommés.

L'explication serait donc liée au déplacement des horaires des repas. En effet, toutes les variations biologiques, physiologiques et hormonales suivent un rythme de 24 heures selon un cycle jour/nuit.

Travail en horaires décalés : conseils pratiques

·         Essayez de vous rapprocher au maximum du rythme de vos repas familiaux réguliers, afin de préserver les relations familiales, de conserver une alimentation diversifiée et de respecter un cycle jour/nuit sur lequel l'organisme est normalement calé.

·         Prévoir un repas avant le service de nuit.

·         Le temps pour prendre un repas ou un en-cas, même sur le lieu de travail, doit être de 30 minutes minimum, afin de déguster le plat et d’en tirer un maximum de plaisir, avec le minimum de quantité.

·         Limiter les prises alimentaires durant la nuit, ou les limiter au minimum à de vrais en-cas plutôt qu’au grignotage d’une barre au chocolat ou d’une viennoiserie.

·         Si vous avez consommé un repas copieux durant la nuit, et si vous n’avez pas faim au retour à la maison, il n’est pas nécessaire de vous forcer à prendre un petit-déjeuner, attendez que la faim revienne et reprenez votre rythme habituel.

 

Isabelle MAERTEN et Jérôme GRUSON