Les questions autour du projet de naissance non traitées lors du live
Les médecins s’expriment librement et indépendamment et sous leur seule responsabilité individuelle pour tout ce qui concerne les informations, conseils et réponses qu’ils mettent à la disposition des internautes.
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Vous devez vous rapprocher du gynécologue qui suit votre grossesse. Celui-ci analysera avec vous les raisons de ces craintes. Il vous orientera peut-être vers une consultation d'un(e) psychologue et/ou vous fera bénéficier de l'entretien précoce dit "du quatrième mois". Dans tous les cas vous devrez en parler avec l'équipe du jour de l'accouchement, soit oralement, soit par écrit sur votre projet de naissance. Ecoutez avec prudence tout ce qui se dit sur Internet et évitez les forum non professionnels.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Rapprochez-vous de votre gynécologue pour en discuter avec lui.
Peut-on perdre une partie du liquide amniotique d'un coup sans que cela ne soit
suivi d'écoulement ?
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Oui, en cas de fissure des membranes.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
À discuter avec son gynécologue, en général pas avant 39 SA (semaines d'aménorrhée).
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
L'éloignement du conjoint est une demande fréquente de déclenchement. Celui-ci ne peut être décidé qu'avec l'obstétricien qui vous suit après une information complète des avantages et contraintes.
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
L'analgésie péridurale est contre-indiquée quand il y a un trouble de la coagulation, (une patiente qui saigne ou a des hématomes sans raison), quand la patiente prend des médicaments anticoagulants, quand la patiente présente une altération de son bilan de coagulation (Plaquettes, TP, TCA). Une péridurale peut être contre-indiquée en raison d'un syndrome infectieux. En cas d'épilepsie sévère et non traitée. En cas de chirurgie récente de la colonne vertébrale et présence de tiges métalliques (scoliose opérée). En cas de contre-indication à la péridurale une administration de morphiniques peut être proposée (efficace chez 50% des patientes) l'administration de protoxyde d'azote est efficace chez 30% des patientes. Les autres techniques : sophrologie, hypnose, yoga... ont une efficacité souvent limitée, elles n'ont pas pour but de faire disparaître la douleur mais plutôt d'aider la patiente à la surmonter. Les résultats sont parfois remarquables mais pas toujours. Ces techniques nécessitent des préparations préalables. Souvent insuffisantes, elles sont toujours bénéfiques. Une péridurale peut ne pas fonctionner. On peut réinjecter des anesthésiques locaux, repositionner le cathéter ou le reposer. C'est souvent la douleur et la dilatation qui vont plus vite que l'action des produits.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Par "gros" bébé, cela veut dire proche des 4000g, mais ce n'est pas de l'obésité. Concernant le liquide amniotique, cela peut parfois être lié à un diabète. Pas d'inquiétude. La taille du bébé peut correspondre également à la taille des parents.
Quelle est la durée moyenne d'un premier accouchement? Le peau-à-peau est-il
toujours possible ?
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
La dilatation se fait au rythme d'un centimètre par heure en moyenne. Le peau à peau est possible sauf si le bébé nécessite des soins.
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
On ne peut donner de durée théorique, c'est extrêmement variable. Le peau à peau est très souvent possible sauf si le nouveau-né a besoin de soins en urgence dès sa naissance. Le peau à peau sera ajourné de quelques minutes et le moins possible. Pour les grands prématurés c'est encore plus fréquent.
Bonjour, y-a-t'il un réel impact de la pose d'une péridurale sur la durée de
l'accouchement ?
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Il y a vingt ans on disait, sans véritable preuve scientifique "la péridurale ralentit le moteur utérin". À notre époque, l'analgésie péridurale est bien souvent plus légère et ne doit plus ralentir le travail. Au contraire même, par son effet anti-hormones de stress (prouvé et mesuré) par des effets bénéfiques sur l'assouplissement du col, elle aurait plutôt tendance à accélérer le travail.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Le risque est plus important d'avoir une césarienne mais ce n'est pas obligatoire.
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Il est important que votre traitement soit suivi et stable. Ne changez donc rien sans la validation du médecin qui suit votre traitement antalgique. À la naissance, votre enfant nécessitera en effet une surveillance. Si la dernière administration de morphine est proche, des effets respiratoires sont possibles mais réversibles. L'équipe pédiatrique doit donc être informée mais cela ne doit pas être le prétexte pour interrompre le traitement. D'autre part, votre enfant aura été en contact avec la morphine durant sa vie in utero. Un syndrome de sevrage peut apparaître. À ces doses de morphine il ne sera pas très important, mais à surveiller. Certaines équipes encouragent l'allaitement maternel car dans le lait passera un peu de morphine (5% de la dose que bébé reçoit actuellement) qui pourra prévenir ce sevrage. À titre d'exemple, certains encouragent les héroïnomanes à donner le sein pour prévenir le sevrage du bébé. Il importe de vous rapprocher de l'équipe pédiatrique de votre établissement pour préciser tout cela dès maintenant et vous permettre de vivre sereinement cette grossesse. Il est par contre totalement contre indiqué de remplacer la morphine par des anti-inflammatoires.
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
La pose d'une péridurale se fait toujours à partir de la demande de la patiente après une information éclairée. Le fait d'avoir a priori opté pour une péridurale lors de la consultation n'est pas une obligation d'en avoir une et inversement. Attention, les douleurs de début de travail sont souvent gérables, mais certaines patientes changent d'avis en cours de route à un moment où il n'est plus possible de la poser. Certaines patientes regrettent parfois de ne pas avoir opté pour une péridurale car, en cours de travail elles ont dû avoir une césarienne et de ce fait ont subi une anesthésie générale (avec l'inconfort et les risques bien connus de celle-ci). Sachez enfin qu'il est parfois possible de poser le cathéter de péridurale en début de travail sans l'injecter tout de suite, que si une péridurale est posée précocement, il n'y a pas de raison qu'elle ne fonctionne plus en fin de travail et que les péridurales posées en fin de travail, lorsque la douleur est bien installée, nécessitent des doses fortes qui vont entraîner des péridurales trop fortes qui vont gêner votre participation à l'accouchement. Parlez-en en consultation d'anesthésie.
C'est vrai qu'on peut faire une césarienne sous péridurale ????
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Bien entendu. Les recommandations officielles sont : une césarienne non urgente se fait sous rachianesthésie (une péridurale à injection unique et sans cathéter). Une césarienne au cours du travail sous péridurale se fait sous péridurale après avoir réinjecté celle-ci. En l'absence de péridurale, ou si celle-ci est hélas insuffisante, l'anesthésie générale est nécessaire (3% des cas dans notre établissement). Lorsque la césarienne est pratiquée sous rachianesthésie ou péridurale, un certain nombre d'établissements propose au conjoint d'être aux cotés de son épouse.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Ce n'est que du cinéma, la vraie vie est bien différente.
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Oublions la télé, les feuilletons et la télé-réalité qui sont plutôt des non-réalités-télévisées. Si vous voulez avoir de véritables renseignements sur le déroulement d'un accouchement, inscrivez-vous aux séances de préparation à la naissance.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Tout dépend de la position du capteur et cela n'est pas le reflet de leur intensité mais plutôt de leur fréquence.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
C'est possible.
Que pensez-vous des accouchements à domicile ou en maisons de naissance ?
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Une grossesse ne peut être considérée comme "à bas risque" que quand l'accouchement est terminé et que la patiente sort de la maternité avec son bébé en bonne santé. 40% des accidents surviennent chez des patientes qui n'ont pas de facteur de risque. En cas d'accident, les minutes sont comptées (les cellules cérébrales présentent des lésions irréversibles à partir de trois minutes) et demandent l'intervention d'une équipe complète. Quand ont fait croire aux patientes que le SAMU est en attente devant la porte de la maison ce n'est pas vrai. Depuis que les accouchements sont faits dans des établissements de santé la mortalité maternelle a été divisée par 20 ainsi que le nombre de nouveau-nés présentant des infirmités par souffrance anoxique néonatale. Accoucher sans précaution particulière revient au même que de dire "je prends la route, je n'aurai pas d'accident, je ne vois donc pas pourquoi je respecterais le code de la route et pourquoi je mettrai ma ceinture". Toutefois les professionnels doivent se poser la question du pourquoi de cette demande et rendre leurs pratiques et leurs locaux plus humanisés pour que le couple se sente comme chez soi mais en toute sécurité. Les maisons de naissance sont en cours d'expérimentation. Les patientes qui y ont accouché sans problème en sont souvent très contentes. Il faut savoir qu'aucune intervention d'un médecin obstétricien, pédiatre ou anesthésiste n'y est possible ni aucune anesthésie générale ou péridurale. En cas de besoin ou d'urgence la mère ou l'enfant doivent être transférées vers la structure la plus proche. Le délai d'intervention est donc plus important. Là encore les professionnels des maternités médicalisées doivent réfléchir et écouter la demande des usagers afin que les pratiques puissent se rapprocher du déroulement physiologique de l'accouchement dans un environnement adapté au traitement des urgences, imprévisibles dans 40% des cas.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Cela est à surveiller, attention au baby blues.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Le début de la viabilité est un terme de 25 SA (semaines d'aménorrhée) et un poids de 500g, plus le terme se rapprochera des 39 SA et moins le risque sera important.
Comment bien choisir sa maternité ?
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
La visiter, prendre des avis auprès de ses proches ...
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
En la visitant, en suivant les conseils de son médecin traitant. Les établissements obtiennent des critères d'accréditation à disposition des usagers. Il est préférable de consulter ceux-ci que certains classements effectués dans la presse. Les maternités sont classées en niveaux, ces niveaux ne sont que des classements de prise en charge des bébés. Enfin la proximité de la maternité est importante pour le jour J. Les caractéristiques des établissements et leur présentation sont souvent disponibles sur leurs sites Internet.
À quoi sert la visite de pré-conception avec le gynécologue ?
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Au dépistage des pathologies de grossesse.
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Entre autres à dépister certaines pathologies qui doivent être équilibrées avant le début de grossesse. (Risques de phlébites, diabète, HTA…).
J'ai le placenta bas à 7 mois de grossesse. Quels sont les risques ?
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Les risques sont des saignements, un accouchement prématuré, une césarienne.
Dr Sébastien Rault, Gynécologue-Obstétricien
Oui, en l'absence d'anomalie
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
On peut toujours demander. Parfois cela n'est pas possible en fonction du tournant que prend le travail, en cas d'urgence. Parlez-en avec votre gynécologue et sachez qu'il a une certaine expérience.
Quelles sont les solutions alternatives à la péridurale pour soulager les douleurs ?
Dr Jean-Claude Ducloy, Anesthésiste-Réanimateur
Une méthode analgésique est une méthode qui réduit de façon fiable et mesurée la douleur chez plus de 80% des patientes. Seule la péridurale, à nos jours, peut prétendre à ce résultat. En cas de contre-indication à la péridurale une administration de morphiniques peut être proposée (efficace chez 50% des patientes) l'administration de protoxyde d'azote est efficace chez 30% des patientes. Les autres techniques : sophrologie, hypnose, yoga... ont une efficacité souvent limitée, dans les forum internet vous n'entendrez souvent que les patientes pour lesquelles cela a fonctionné. Ces techniques n'ont pas pour but de faire disparaître la douleur mais plutôt d'aider la patiente à la surmonter. Les résultats sont parfois remarquables mais pas toujours. Ces techniques nécessitent des préparations préalables. Souvent insuffisantes, elles sont toujours bénéfiques. Personnellement je pratique l'hypnose Ericksonienne mais je ne la propose pas en remplacement de la péridurale mais en complément. Enfin en cas de passage en césarienne, aucune de ces techniques ne permet d'éviter l'anesthésie générale souvent très décevante et qui n'est pas dénuée de risques.